Soirée entre cheerleaders [Libre]

C'était un samedi soir. Il était 00h16 à en croire le vieux portable d'Erika qu'elle avait posé sur la table où elle était installée. La nuit était tombée depuis maintenant quelques heures sur la petite ville de Tree Hill. Les élèves de terminale de la classe d'Erika devaient surement être, pour la plupart, en train de potasser cette dissertation qu'elle-même avait déjà finie depuis longtemps, prévoyante comme elle l'était. Shaekspeare n'était pas son ami, aussi depuis que leur sujet leur avait été donné, elle s'était planifié deux heures par semaine pour bosser dessus. Et voilà, encore une fois où elle avait fini son travail alors que d'autres se souvenaient à peine de celui-ci.
Elle était dans ce bar, le Tric, dans le centre de Tree Hill. Un bar de jeunes, relativement bien fréquenté. Surtout par les élèves du lycée de Tree Hill. Et aussi des étudiants à la fac. Depuis qu'elle était là, elle avait vu défiler à peu près le quart de l'effectif du lycée.

La soirée, elle ne l'avait pas passée seule, loin de là. C'était une soirée entre cheerleaders, comme elles en faisait régulièrement. Elles avaient commencé par un bon film au cinéma puis avaient enchainé avec ce bar, comme à chacune de leurs sorties. Certaines, toujours les mêmes, s'étaient vite retrouvées dans un état "pompette" comme elles aimaient le qualifier, mais en réalité, ces jeunes femmes, dans cet état, étaient plutôt qualifiables de bourrées. Non, l'alcool n'était pas autorisé à leur âge. Mais les fausses cartes d'identité étaient courantes à Tree Hill et le patron de ce bar ne cherchait même plus à les distinguer. S'il devait refuser les lycéens de la ville, il n'aurait plus guère de clients.

Erika, elle, comme d'habitude, avait juste pris un verre d'eau. Certaines cheeleaders la vanaient, lui faisant remarquer que boire de l'eau ça faisait "coincé". Erika en souriait. Et le groupe en riait toujours, parce que connaissant la jeune femme, elles savaient qu'elle n'était pas réellement coincée. Mais Erika était tout de même obligée de prendre une fausse carte d'identité dans son sac pour ne pas faire trop suspect. Si tout le monde avait 21 ans et elle 19, on ne savait jamais.

Maintenant, à minuit passé, la plupart des jeunes filles étaient en train de faire les folles dans le bar. L'alcool ne leur réussissait décidémment pas. Et c'était le moment le moins drole de la soirée pour Erika. Faire attention à ce que chacue d'elle ne fasse pas trop de conneries, elle s'en sentirait responsable. Certaines étaient en train d'allumer des mecs, lycéens ou pas. D'autres étaient au bar et tentaient par divers tests bidons de prouver au barman qu'elles étaient clean pour obtenir un petit verre de plus.

Erika était pratiquement seule à sa table, toutes les filles s'étaient éparpillées pour mieux s'amuser. A croire que c'était elles qui mettaient l'ambiance dans le bar. Tous les gars les regardaient se trémousser ou faire les folles. Si ça leur plaisait... Mais décidemment, Erika n'était pas comme elles.

Elle regardait alternativement son portable -oh! 00h17!-, l'ambiance générale du bar, et son verre d'eau vide. Elle eut un regard de compassion pour le pauvre barman qui essayait de convaincre l'une des cheerleader de rentrer chez elle, si possible accompagnée par quelqu'un de sobre. Mais celle-ci essayait pas divers moyens d'obtenir un verre de vodka. Erika le sentait, le jeune homme allait lui donner un verre d'eau en le faisant passer pour de la vodka. Et la cheerleader, comme à chaque fois qu'il utiliserait cette ruse, serait satisfaite.

Et Erika, comme à chaque soirée où ses amies commençaient à être "pompettes", cherchait du regard quelqu'un de sobre avec qui partager quelques mots et s'amuser elle aussi. Sans être bourrée. Des fois, Edward lui avait la surprise de venir. Et ils avaient passé des soirées et des nuits entières ensemble comme ça. Juste à parler, à se promener pendant la nuit dans Tree Hill, près du fleuve, dans la rue... Mais ce soir là, elle savait que ça ne serait pas le cas. Sinon, il serait déjà venu depuis un moment déjà.